Nos confuses aspirations
Avec "LE MEILLEUR DES MONDES #2", la Compagnie du Ressort explore les méandres de la pensée unique et ses iniques conséquences sur les sociétés - qu'elles soient martiennes, étatiques, domestiques ou professionnelles. Ce dimanche 9 février 2025, à Malakoff, les Petites Formes Théâtrales d'Hiver déclinent le sujet en 3 actes :
"LES CHRONIQUES MARTIENNES" de Ray Bradbury - interprété par les enfants.
Lorsque le capitaine Jonathan Williams et son équipage posent leur fusée sur Mars, ils espèrent fêter dignement leur exploit avec la population locale. C'est sans compter avec un ethnocentrisme - pourtant connu des terriens - qui les fait passer pour de dangereux mythomanes qu'il faut enfermer d'urgence… car, c'est bien connu, Mars est bien la seule planète habitée de l'univers ! Ne voyant pas revenir les membres de cette expédition intergalactique, quelques "honnêtes citoyens américains" postulent déjà pour un prochain embarquement vers cet Eldorado qui les exfiltrera de cette Terre devenue irrespirable en raison des guerres et autres crises économiques, politiques, climatiques… En 1953, Ray Bradbury décrit avec un humour mordant, la mégalomanie des puissants et une certaine inconsistance humaine.
"BATAILLES" de Roland Topor et Jean-Michel Ribes - interprété par les ados.
Discours sécuritaires et anti-intellectualisme amènent un nouvel ordre mondial. La surveillance de masse assure la docilité et le calme - "un pays propre, c'est une liberté propre". La suppression de la culture - "un poison destiné à tordre le cerveau des gens" - fait taire la polémique. Pourtant, Monsieur Monde s'inquiète d'une tâche brune apparue en haut à gauche de sa chemise ; après examen, il n'y apparaît ni sueur ni saleté ! Rasséréné, Monsieur Monde peut s'épanouir dans sa tâche et laisser brunir sa chemise…

"LE DIRECTEUR" d'Olivier Peraldi - interprété par les adultes.
Au sein des épais murs de l'entreprise, cadres et employés traînent leur mélancolie dans "les couloirs qui desservent, en réseaux, d'étroites pièces". Tous attendent la nomination du nouveau directeur qui donnera du sens à leurs chaînes, qui créera l'illusion d'une cohésion sociale. Enfin, le voilà ! Mais son attitude nonchalante ouvre la boîte de Pandore aux vicissitudes humaines - "il n'a pas la carrure de l'emploi". Petites jalousies, mesquines concurrences, anciennes névroses s'épandent, s'immiscent et engendrent la violence institutionnelle qui exulte et étouffe… Dans cette Nouvelle écrite en 2014, Olivier Peraldi nous entraîne avec une légèreté saisissante dans une nébuleuse inexorable. Nous profitons de sa présence parmi nous pour lui être gré de l'amitié qu'il nous fait en nous offrant le loisir d'adapter ses mots pour la scène théâtrale.
Diaporama de Didier Le Grall
Prochain rendez-vous : "LES SENS DE LA VIE" de Eric Veillé
Spectacle-lecture saugrenu aux airs aléatoires interprété par Eric Veillé, mis en musique par Ian Aledji, mis en scène par ODRI K. à la MAISON DE LA POÉSIE, Paris 3° - vendredi 14 mars, 20h
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