Le comédien désincarné
En reprenant le titre de l'ouvrage où Louis Jouvet compilait ses notes de réfugié sur un lointain continent, durant les années 1940, on y entend quelque écho avec nos vies exilées à l'intérieur : "En ce moment où il m'est impossible de faire du nouveau, de monter de nouvelles pièces de théâtre, je me laisse gagner par les interrogations… Mon imagination, mon sens dramatique travaillent à peine, paresseusement et sans appétit."
Se ré-inventer ? Sommes-nous si mal entendus qu'on croit que la culture n'a d'autre objet que la fuite d'une réalité dont les artistes auraient l'égocentrique privilège ? Nous sommes des citoyens, des travailleurs. L'art, comme vécu collectif s'appuie sur le temps qui donne à observer, à digérer, à transcender… Que ré-inventer quand la cadence hebdomadaire des annonces n'offre qu'un tour de roue pour les rôles de petits rats encagés, inemployés, auxquels on nous assigne ?
Alors on insiste, on crie, on occupe, on rage, à l'Odéon et ailleurs - mais aussi en des espaces «en-dehors» où personne ne visite les invisibles… à l'heure où les pouvoirs publics ne semblent même pas enclins à prolonger "l'année blanche" des chômeurs et intermittents du spectacle, leur interdisant donc d'envisager une reprise digne de leurs métiers, un peu d’espoir pour exister encore.
Dépités, on reprend le scénario qu'on a laissé de côté depuis tant de mois déjà. On le relit, on l'amende, on le comprime, on le pirate… pour en faire une pastille virtuelle en forme de souvenir.
Se ré-inventer ? Sommes-nous si mal entendus qu'on croit que la culture n'a d'autre objet que la fuite d'une réalité dont les artistes auraient l'égocentrique privilège ? Nous sommes des citoyens, des travailleurs. L'art, comme vécu collectif s'appuie sur le temps qui donne à observer, à digérer, à transcender… Que ré-inventer quand la cadence hebdomadaire des annonces n'offre qu'un tour de roue pour les rôles de petits rats encagés, inemployés, auxquels on nous assigne ?
Alors on insiste, on crie, on occupe, on rage, à l'Odéon et ailleurs - mais aussi en des espaces «en-dehors» où personne ne visite les invisibles… à l'heure où les pouvoirs publics ne semblent même pas enclins à prolonger "l'année blanche" des chômeurs et intermittents du spectacle, leur interdisant donc d'envisager une reprise digne de leurs métiers, un peu d’espoir pour exister encore.
Dépités, on reprend le scénario qu'on a laissé de côté depuis tant de mois déjà. On le relit, on l'amende, on le comprime, on le pirate… pour en faire une pastille virtuelle en forme de souvenir.
Et voilà,
De drôles de photos et quelques mots
Une musique vivante aux textes bien sentis
qu'on dirait parfois écrits aujourd'hui…
Bonne "visio" !
Merci à Eric pour la galerie de visio-portraits…
Merci à Odri, Didier et la troupe adulte pour la vidéo-diaporama
Chansons piquées à James Brown, Tom Waits, Mano Negra qu'on aime écouter toujours
Partager notre passion , du texte , des émotions , des rires et surtout être ensemble . Je regarde ces photos et me dis que notre troupe existe vraiment ! C’est beau et nous avons beaucoup de chance . Alors merci à la Compagnie du Ressort ♥️
RépondreSupprimerC.